Notre future réussite se joue sur un paradoxe, ce que nous aimons nous fait du mal et ce que nous détestons nous rend la vie plus facile. Une voie possible vers le succès serait donc d’apprendre à aimer ce qui rend notre vie meilleure et de détester ce qui la rend misérable. Si on m’avait dit dix ans plus tôt qu’une chose aussi triviale que faire la vaisselle chaque jour me permettrait de prendre le temps de réorganiser mes idées pour mieux les exploiter plus tard et que j’aimerais ça… Je ne l’aurais probablement pas cru. A ce jour, je ne possède toujours pas de lave-vaisselle… Retrouvez donc 3 mots bannis du vocabulaire des étudiants qui amélioreront vos chances de réussite.


1 – Apprendre à aimer la ROUTINE


La routine est définitivement le mot que la plupart d’entre nous cherchons à éliminer de notre vocabulaire. On peut entendre souvent : « la routine a tué notre couple », ou « c’est la faute de la routine si je suis déprimé au travail » et j’en passe… Tout ça est probablement vrai mais je ne pourrai le confirmer moi-même. Car la routine dont je veux parler n’est pas celle-ci. On parle ici d’une routine imposée par notre environnement ou par d’autres personnes que soi, mon patron, mes parents… Si ma routine était d’aller acheter, chez mon boulanger préféré, une délicieuse viennoiserie tous les matins avant d’aller travailler, on parlerait d’une routine plutôt sympa ici…

C’est donc de cette routine dont j’ai envie de parler, une routine qui nous aide à profiter et avancer dans nos ambitions qu’elles soient sur le court, moyen ou long terme.

Une routine, c’est un peu comme reprendre le sport après une période de non activité assez longue. Au début, c’est une horreur, c’est compliqué, on a mal partout on veut arrêter. Après quelques jours, quelques semaines ou quelques mois on voit notre énergie au quotidien s’accroître, notre résistance générale grandir. On se sent mieux en somme. On se dit alors qu’on peut lâcher un peu de leste juste pour voir… Puis on se sent mal maintenant car on a plus la même énergie et que c’était quand même mieux avant. Donc on reprend… Notre routine est validée. Elle apporte quelque chose de significatif à notre quotidien en le rendant meilleur.

Comment se servir de cet outil qu’est la routine ?

Il a été vu précédemment que la mise en place d’une routine est un test de volonté au quotidien et que les bénéfices apportés par cette dernière sont souvent assez tardifs. La routine se traduirait donc comme un pacte de confiance que l’on ferait avec soi-même. Si je me force à faire quelque chose dans un premier temps, je devrais être en mesure d’avancer dans ce que je cherche à faire.

On parle ici d’un outil, il est donc important de savoir comment l’utiliser afin résoudre un problème particulier. Pour résoudre ce problème, il est nécessaire de l’identifier.

Si je dois par exemple résoudre un problème auquel je n’ai encore jamais été confronté, je vais avoir tendance à me poser les questions suivantes :

Quel genre de compétences me manque-t-il pour résoudre ce problème ?

Puis-je acquérir cette compétence en un laps de temps donné (court, moyen, long)?

  • Si oui, où trouver les connaissances liées à cette compétence ?
  • Si non, où trouver une personne capable de m’apporter cette compétence ?

Tout cela se résume donc en un équilibre délicat mettant en jeu notre temps disponible et nos ressources disponibles.

Quand des étudiants viennent à ma rencontre, ils viennent avec leurs problèmes pouvant être divers. Mais ils viennent également avec un élément de solution à savoir, reconnaître qu’ils ont un problème et qu’ils ont fait le choix délibéré de s’adresser à une personne possédant les connaissances qui leurs font défaut. Mon travail est alors de proposer une routine d’apprentissage leur permettant d’accéder à l’indépendance et d’éliminer le problème de départ. Cette dernière sera ajustée ensemble en étant à fois la plus efficace et la moins contraignante possible.


2 – Comprendre le concept d’ORGANISATION


Un autre terme que l’on préférerait ne plus entendre et pourtant… J’aime toujours à répéter : « pour gagner du temps à l’avenir, il faut savoir en investir ». Et pour moi, la notion d’organisation est l’application même de cette formule.

Plus jeune, j’ai toujours voulu avoir plus de temps pour moi et mes passions. J’empiétais donc sur mon temps de travail scolaire et évidement mes notes en pâtissaient. Plus récemment, j’ai vu certains de mes étudiants qui à l’inverse dépensaient, la quasi intégralité de leur temps à travailler sur leurs devoirs scolaires. Beaucoup pourraient se dire : « voilà un élève modèle !». J’aurais plutôt tendance à dire « attention » car passer 100% de son temps libre sur ces obligations scolaires est une vision très court-termiste de l’apprentissage en générale, car vous ne serez que rarement jugés uniquement sur vos compétences scolaires.

Nous avons donc deux visions opposées qui s’affrontent, et aucune ne me parait satisfaisante. En effet, aujourd’hui, je me retrouve à avoir beaucoup plus d’opportunités liées à mon apprentissage extra-scolaire que d’opportunités directement liées à mes diplômes. S’il est donc nécessaire de se composer un capital connaissance scolaire pour valider un ensemble de compétences et un capital connaissance extra-scolaire pour se différencier de la masse où trouver le temps pour satisfaire les deux ?

La réponse est encore une fois extrêmement contradictoire. En effet il nous faudra allouer une certaine quantité supplémentaire de notre temps à la réorganisation nos connaissances, ressources, etc… Et cela pour une raison simple, lorsque nous désirerons retrouver une correction, un exercice ou un point de cours particulier dans une montagne de ressources désorganisées, il sera facile de se perdre rapidement. Chaque élément de correction, chaque cours devra être pris minutieusement afin d’en rendre l’accessibilité et la compréhension la plus rapide possible. (Oubliez les feuilles volantes, les corrections incompréhensibles…). Ces dernières ne feront que nous faire perdre un temps précieux. Adoptez une pagination claire et efficace et une organisation au top.

Vous passez trop de temps sur vos devoirs à la maison ?

Alors entourez-vous de deux trois étudiants un peu plus débrouillards que vous sur la matière en question et avancez-vous pendant la journée de cours. Une fois le gros du travail effectué, il ne vous restera plus qu’à reprendre au propre votre réflexion de la journée.

Si vous n’êtes pas un admirateur des fiches de révisions, je vous comprends… Je n’ai commencé à les utiliser que très tard dans ma carrière d’étudiant. Au début timidement, maladroitement puis surement.

Être capable de synthétiser un cours pour en extraire l’essence est un art qui ne s’improvise pas. C’est un talent qui s’affine au cours des années. En faisant la synthèse des exercices et du cours, il est facile de mettre en avant les éléments essentiels à la préparation des futurs examens. Une fiche peut aussi être évolutive en fonction de votre niveau. Il n’y a aucun intérêt à mettre sur fiche des concepts que l’on n’a pas encore maîtriser. Ne peut en résulter que la confusion…

Je ne débattrai pas de la longueur de la fiche, car il ne me semble pas que cela soit quelque chose de réellement pertinent, je m’en remets à votre bon sens. Si votre fiche est aussi longue que votre cours, alors vous savez qu’elle ne vous sera d’aucune utilité. Si cette dernière tient sur un timbre-poste alors … Bon courage pour votre examen…

En mathématiques, j’aurais souvent tendance à la diviser en deux feuillets, un pour les définitions littérales et un autre pour les formules que j’aurais chacune explicité (leur utilité, leurs composantes…)

Maintenant que tous ces conseils ont été appliqués et éprouvés, soyez patient et les résultats suivront… 


3 – Discipliner la DISCIPLINE


Enfin un dernier terme, que l’on aimerait rayer de notre vocabulaire… En effet, cette discipline est souvent exercée sur NOUS par AUTRUI. Pourtant celle-ci peut devenir une alliée de taille dans notre apprentissage. Je considère aujourd’hui la discipline comme l’outil qui me permet petit à petit d’appréhender et de prendre le contrôle de mon environnement. Ainsi, je suis en mesure de mieux me préparer aux éventuelles situations problématiques.

Nous faisons tous des erreurs, mais combien sommes-nous à apprendre de ces dernières ?

La discipline exercée par MOI sur MOI-MÊME me permet d’atteindre mes objectifs en un temps record.

Certains de mes étudiants pratiquent déjà cela à merveille, quant à d’autres, je peux déjà imaginer à court terme les répercussions de ce manque de discipline sur leurs réussites futures.

La discipline est aussi un talent qu’il faut exercer afin de l’amener à maturation. Elle peut avoir été exercer dés le plus jeune âge, ou jamais exercée du tout. Dans ce dernier cas, l’apprentissage indépendant sera malheureusement souvent infructueux et pénible. Tachons d’éviter cela en créant de petits défis quotidiens dont la réalisation ne demandera pas trop d’effort. Une fois le défi réalisé, réévaluez la difficulté et avancez.

Récemment une étudiante m’a dit « Vous avez de la chance de comprendre les mathématiques et de savoir parler plusieurs langues ». Aujourd’hui, je ne me rends plus compte de l’impact que cela peut avoir sur mes étudiants. Ils ont devant eux le produit fini mais qu’auraient-ils pensé en me rencontrant deux ans avant ou même dix ans avant ? Eux y verront une montagne à escalader, moi j’ai simplement parcouru un somme de petits escaliers qui ont abouti à cette montagne. Ai-je de la chance pour autant ?

La réponse est simple, NON. Je fais le choix d’utiliser une partie de mon temps libre à la découverte d’autres choses et cela sur plusieurs années. Ces choses ont aujourd’hui un impact considérable sur ma vie au quotidien et me permettent de revendiquer une certaine individualité. Ce savant mélange de routine, d’organisation et de discipline m’a permis de dégager une énergie nouvelle et de la diriger dans mon apprentissage.

Conclusion

Nous avons donc passé en revue trois mots qui sont rarement délicats à notre oreille et pourtant si ces outils sont utilisés à notre avantage, il est possible de faire des miracles. Je ne suis pas un partisan de l’acharnement, je préfère au contraire prendre du recul, analyser la situation pour ensuite mieux la gérer. Pour cela le sport, m’a toujours aidé à comprendre comment le corps pouvait fonctionner. Notre cerveau ne fait pas exception.

Jamais sollicité, il dépéri. Constamment sollicité, il s’épuise.

Ne négligez jamais les périodes de récupération. Privilégiez les courtes révisions quotidiennes plutôt que les interminables soirées de révision. Vous n’apprendrez rien sur le long terme et serez forcés de reprendre à zéro à la prochaine interro. Apprendre et réviser intelligemment fait aussi partie de l’apprentissage.

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