Il est relativement difficile, à partir d’un certain niveau, de pouvoir assurer l’accompagnement des ados dans certaines parties du programme sans qu’ils vous disent « Si toi tu ne sais pas le faire, alors comment est-ce que je vais y arriver ? » ou pire « Quoi ! tu ne sais même pas faire ça… ». Sans ajouter qu’à partir d’un certain âge vous êtes devenu probablement la dernière personne qu’ils veulent écouter. Alors que faire ?

Ils savent taper où ça fait mal quand ils veulent… Et pourtant, il y a encore tellement de chose que vous pouvez faire pour eux et tout cela sans avoir à vous-même vous replonger dans les livres.

1 – Créer un cadre engageant

Vous l’avez probablement subi également il y a quelques années ; la pression des notes. C’est aujourd’hui une des rares métriques utilisées permettant de valider la réussite d’un étudiant. Elle est très pratique mais malheureusement largement incomplète et souvent incomprise.

En tant qu’enseignant, elle va m’intéresser uniquement dans un contexte particulier et seulement lorsque nous nous serons fixé un objectif précis avec l’étudiant. Car sans cela, elle n’aura finalement que peu de valeur.

Je revois, lors de mon arrivée pour session de soutien hebdomadaire, un parent furieux (que je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer) de voir sa fille obtenir une mauvaise note à son dernier devoir (de mémoire 8/20). Je serre les dents en attendant que la charge passe et je demande poliment à voir la copie. Je n’avais commencé à accompagner cette étudiante que depuis deux semaines et elle devait préparer un devoir bilan sur tout ce qui avait été vu au premier trimestre.

Ma stratégie dans cette situation est simple. Lorsque les bases sont à reprendre, je préfère me concentrer sur un seul chapitre afin d’aider l’étudiante à reprendre pied pour que la confiance suive derrière. Stratégie délicate mais incroyablement payante sur le moyen terme.

À ma grande surprise, l’exercice traitant du chapitre que nous avions travaillé ensemble avait été parfaitement traité lui rapportant 7 points sur les 8 obtenue sur l’ensemble la copie.

Deux représentations s’opposaient alors :

  • Celle du parent qui, concerné par la réussite de son enfant, ne voyait qu’une énième mauvaise note alors qu’il employait maintenant un professeur particulier.
  • La mienne qui validait le travail fait ensemble comme une réussite totale de l’objectif à dupliquer sur l’ensemble des chapitres suivants du programme.

Dans la première situation, la confiance de l’étudiante était sérieusement remise en question. Dans la seconde, elle venait enfin de se prouver à elle-même qu’elle est parfaitement capable.

Il m’a donc été nécessaire de prendre quelques minutes pour discuter les détails de ma stratégie avec le parent pour que nous puissions à l’avenir mieux communiquer et travailler ensemble plus efficacement. Quelques semaines plus tard et cela pour la première fois depuis plus d’un an, l’étudiante obtint une note supérieure à la moyenne (et finit l’année avec plus de 14 de moyenne).

Cet exemple montre, selon moi, l’importance d’une stratégie claire et précise permettant de mieux comprendre les notes en tant que métrique. Soyez spécifique dans vos propositions d’objectif. Évitez les « il faut que tu aies une bonne note pour le prochain devoir » préférez plutôt « As-tu bien refait les exercices de ces chapitres ? qu’elles étaient les trois points importants à retenir ? ». Vous saurez rapidement si le travail a été fait à la confiance qu’il pourra avoir dans ses réponses. Vous pourriez avoir envie de mieux conseiller votre ado, voilà deux articles qui sont le fondement de mon approche en cours :

2 – Utilisation des ressources

Il est évident que toutes les ressources mises à disposition devraient permettre à 99% des étudiants de pouvoir atteindre les exigences attendues par les collèges et lycées. Mais quand est-il dans la réalité ?

Je remarque que plus d’un étudiant sur deux (tout niveau confondu) ne sais pas ce qu’il y a dans son livre. Pire encore, un quart ne sait pas utiliser le sommaire ou l’index.

Cela donne donc souvent lieu à des situations surprenantes lorsque je demande à un étudiant, lors de mes cours, de chercher une information dans son livre. Je pourrais tout à fait lui donner directement cette information, mais serait la vertu pédagogique là-dedans ? Ils travailleront toujours avec les livres et les livres sont des outils au même titre qu’un ordinateur. Il est nécessaire de savoir les utiliser.

En effet, l’étudiant reste la plupart du temps dubitatif quant au chapitre à choisir pour trouver l’information recherchée (certaines éditions de livre n’aident pas beaucoup non plus). Cela montre pourtant de manière assez évidente qu’ils ne seront pas en mesure de trouver une information voulue au moment voulue. Ce qui limitera énormément leur capacité à travailler de manière indépendante plus tard. (Si vous désirez un mini tutoriel étudiant sur comment rapidement utiliser un livre à son plein potentiel, je vous invite à en faire la demande dans la rubrique commentaire)

Il serait très facile de minimiser l’impact de cette problématique mais celui-ci est plus important qu’il n’y parait.

Imaginez voir tous les vêtements de votre penderie mis en boule et entassés sur votre lit. Maintenant, je vais vous demander de trouver un vêtement en particulier dans un délai très court. Que va-t-il se passer ?

Vous allez creuser, dégager, envoyer valser et créer un plus grand désordre qu’il n’y avait à l’origine. Vous aurez peut-être trouvé ou non le vêtement recherché et cela dans un laps de temps infiniment long. L’envie de chercher un autre vêtement ne vous viendrait même pas à l’idée.

Imaginez maintenant que les vêtements représentaient les connaissances de votre ado, nombreuses mais désorganisées, sans aucune idée de comment les ranger. Le fait de ne pas connaitre le nom du chapitre associé à l’information qu’il pourrait rechercher reviendrait alors à chercher un chapeau dans le tiroir à chaussette.

Il est donc essentiel, lorsque votre ado commence un nouveau chapitre qu’il sache consciemment où ranger les informations qu’il s’apprête à intégrer afin de pouvoir tisser les liens qui lui permettront de pouvoir les réutiliser facilement et consciemment le moment voulu.

3 – La vie extra-scolaire

Ce n’est pas nouveau, la vie active est gourmande et dévore nos journées. Entre le temps de trajet pour aller au travail, faire les courses, déposer/récupérer les enfants à l’école. II n’y a clairement plus suffisamment d’heure dans la journée.

Qu’en est-il du temps réservé à l’éducation de nos ados ? Ne serait-il pas sous-traité par la télévision, les réseaux sociaux ou internet en général plus souvent qu’il ne le devrait ?

L’apathie et le désengagement que cela peut provoquer chez les étudiants est la problématique la plus frustrante que je rencontre dans mon activité car les conséquences se répercutent directement sur le résultat de mon travail et je n’ai malheureusement que peu de possibilités d’action une fois mes recommandations faites aux parents.

Il est nécessaire de comprendre le cercle vicieux que le manque d’activité extra-scolaire peut créer sur la psychologie de votre ado.

Nous commençons tous notre journée avec une certaine quantité d’énergie. Il nous sera tout à fait possible d’utiliser cette énergie afin de créer de la valeur ou de s’approprier de la richesse culturelle (lire un livre, faire une activité sportive, scientifique, créative…)

Nous avons souvent la satisfaction d’une journée bien remplie lorsque nous avons accompli quelque chose considéré comme difficile ou surmonter un problème inattendu d’une manière créative. On adopte alors une posture victorieuse et voulons partager notre exploit avec la terre entière. Exploit qui nous permettra de nous lever le lendemain matin avec un supplément d’énergie nouveau.

Mais que se passe-t-il lorsque rien de tout cela n’arrive ? Imaginez ce qui se passe chez les ados qui pourraient avoir la fâcheuse tendance à consommer du contenu sur les plateformes de streaming (Youtube, Netflix, OCS…) en quantité astronomique. Étant passif, leur énergie est absorbée dans une sorte de trou noir.

Il n’est pas question ici de diaboliser ces services mais de visualiser le déséquilibre grandissant occasionné entre l’état passif et l’état actif de votre ado devant son écran, heure après heure après heure… (l’idée de faire de Netflix un outil éducatif vous intéresse ? Faites le moi savoir en commentaire)

Car oui ce type de comportement passif peut vite devenir un état permanent. Il ne nécessite que peu d’effort et offre une récompense (à notre petit cerveau), certes faible, mais instantanée. Le défi arrive alors lorsque l’épisode que l’on regardait tend à s’achever. On se retrouve alors face à un choix difficile :

  • Continuer vers le prochain épisode
  • Changer d’activité

(Aujourd’hui le choix est presque fait pour eux, il ne faut que 5 secondes à Netflix pour passer à l’épisode suivant). Pensez-vous qu’en 5 secondes votre esprit apathique soit capable de prendre une décision aussi pragmatique ? Réfléchissez bien…

Il est donc très facile de se laisser tenter par la promesse de suivre nos personnages favoris dans de nouvelles aventures toujours plus incroyables tout cela au prix d’une certaine culpabilité, une forme d’humiliation d’avoir perdu la bataille de la volonté endommageant un peu plus chaque fois l’estime que l’on avait de soi. Répétez maintenant cela chaque jour de chaque semaine de chaque mois…

Là encore, il vous sera tout à fait possible d’agir positivement en cherchant ensemble à remplacer cet état de passivité par une activité en club, association quelle qu’elle soit (sportive, créative, scientifique, en groupe ou solitaire…) et ainsi faire en sorte que votre ado puisse se construire autour de compétences nouvelles qui stimuleront son intérêt et sa créativité.

Conclusion

L’accompagnement dans l’éducation de votre ado est loin d’être un long fleuve tranquille. Il est en revanche essentiel de ne pas laisser s’installer des pratiques/habitudes qui viendraient à créer des difficultés supplémentaires dans leur apprentissage.

Si vous désirez approfondir un point particulier de cet article ou réfléchir ensemble à une problématique ou interrogation que vous pourriez avoir rencontrée, inscrivez tout cela en commentaire et je me ferai un plaisir d’y répondre. Excellente semaine à vous !

Si vous désirez allez plus loin et obtenir des solutions personnalisées. Réservez votre session conseil gratuite par téléphone en cliquant sur le bouton ci-dessous :