Le petit guide du parfait étourdi

Aujourd’hui comme tu auras pu le voir dans le titre on va parler d’étourderie.

Je pense, en effet, que c’est une qualité largement laissée de côté par beaucoup trop d’étudiants. A quoi bon se dépasser pour obtenir la meilleure note possible quand on peut avec un peu d’effort prendre juste la moitié des points ?

N’échangerais-tu pas volontiers ton médiocre 18 contre un glorieux 9 ou 11 (si tu n’étais pas dans un bon jour) ?

Ça serait dommage que ton prof commence par se dire que tu es plus malin qu’il ne le pensait. Imagine, il pourrait même te poser des questions en classe… ça on ne le veut pas…

Alors je vais t’expliquer comment parfaire tes compétences en matière d’étourderie et tu vas voir ce n’est pas aussi simple qu’il n’y parait.

1 – Savoir se perdre

Tout d’abord, définissons l’étourderie.

L’étourderie, c’est le fait de laisser la partie de ton cerveau qui a 5 ans faire des choses qui demandent de la vraie concentration, comme par exemple faire plusieurs choses en même temps alors qu’on n’en maîtrise aucune.

Commençons par un classique impossible à rater : Terminer un calcul sur le recto de ta page. Je pense qu’il n’y a pas mieux pour être sûr d’introduire des nouveaux termes en cours de route et oublier les autres.

Ok, je comprends, on se sent pousser des ailes parce qu’on est sur le point d’isoler notre inconnue, les calculs complexes sont derrière nous, il ne reste plus qu’une bête opération à faire et le tout est bouclé. Mais tu n’avais pas remarqué que le bas de la page s’approchait à vue d’œil comme le fatidique 5% de batterie de ton smartphone seulement 45 min après de ta dernière charge.

On ne panique pas, on tourne la page, on termine le calcul et le tour est joué. Il n’est pas nécessaire de relire, on pourrait remarquer la présence d’une erreur et reprendre des points qui nous rapprocheraient trop d’une « bonne note ».  Très peu pour nous…

J’ai remarqué que les étudiants qui ne parvenaient pas à laisser filer facilement ces points avaient la mauvaise habitude de réécrire en haut de la page leur dernière ligne de calcul effectuée avant de rependre ce même calcul. Ils étaient alors sûrs qu’aucun oublie n’avait été fait.

2 – Plus vite que l’éclair

Dans la même veine, les moins bon d’entre nous pensent qu’il est plus important de prendre 10 secondes pour ajouter une ligne de calcul intermédiaire, soi-disant pour ne pas accroître les risques de faire une erreur de calcul et que si quand bien même une erreur était faite, il serait plus aisé de la retrouver et de finalement gagner du temps…

Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je suis sûr que, comme moi, tu ne fais jamais d’erreur. Dans l’éventualité où tu en ferais, je suis convaincu que tu la retrouverais toujours en moins de 2 sec. Alors NEXT…

3 – Créer ses propres règles

Hier, j’ai demandé à un de mes étudiants de souligner en vert le résultat de son calcul et voilà ce que j’ai obtenu :

Voilà ce que j’appelle de l’esprit d’entreprise, pourquoi arpenter les sentiers battus alors qu’on peut faire tout autrement ?

Inspire-toi de cet éloquent exemple pour ne plus lire les consignes d’un exercice du tout. Même si ta raison en a envie, abstiens-toi ! Ce serait encore dommage de répondre à la question posée, non ?

De la même manière, tu seras surement tenté, après un long et difficile calcul, de vouloir relire la question pour vérifier que tu as bel et bien répondu à celle-ci. Passe plutôt à la question suivante…

4 – Mets tes profs au défi

Et si on transformait nos devoirs de math en expérience archéologique ? Un des buts dans la vie des profs c’est de trouver comment mettre des points aux étudiants. Mais que faire si tu ne veux pas de ces points ? Et bien, j’ai la solution pour toi.

Il te suffira simplement de transformer ta plus belle écriture en les plus exigeants des hiéroglyphes. Interverti les exposants et les indices (j’imagine que tu ne fais de toute façon pas la différence). Ton prof aura l’impression de revivre les épopées d’Indiana Jones et en sera probablement ravi.