J’ai pu remarquer qu’après avoir entrepris la carrière d’enseignant, les réactions que je pouvais susciter lors de premières interactions sociales étaient souvent :

– Et toi Yohan, que fais-tu dans la vie ?

– Dans la vie, je suis prof. Prof de mathématiques… (Ta ta ta ta ! musique effrayante)

– Ooooh ! (ou aaaah ! tout dépendait du niveau de répulsion) moi, les maths m’ont traumatisé, je détestais ça.

– Okay…

S’ensuivait les milles et une raisons qui font que les mathématiques étaient une torture pour eux. Mais en y réfléchissant bien, est-ce vraiment le cas ? Si oui, pourquoi ? Naturellement après une centaine de conversations comme celle-ci, j’ai fini par me présenter en tant qu’ingénieur, socialement plus supportable… Dans l’inconscient collectif, les mathématiques semblent laisser des marques indélébiles même une fois passé à l’âge adulte. Concernant mes étudiants, ce n’est pas mieux. Plus de deux étudiants sur trois me disent détester les maths à notre première rencontre. Peut-être est-ce votre cas également ? La tendance heureusement s’inverse après quelques mois de suivi. J’ai donc cherché à comprendre les raisons de cette détestation et de cette frustration dont l’origine était souvent finalement autre que les mathématiques. Vous l’aurez compris, cet article s’adresse à ceux qui, un jour, se sont sentis perdus face à la difficulté liée aux mathématiques. Quel que soit votre affect par rapport à ces derniers, il sera tout à fait susceptible de changer dans un avenir proche. Je les ai moi-même détestés une partie de ma scolarité et je les enseigne aujourd’hui, alors gardez espoir. Avant de me lancer, j’aimerais reconnaître en toute bonne foi que oui les maths sont une matière difficile car ils demandent un minimum d’investissement. Ici, l’apprentissage passif n’est pas une option. Mais ils sont, à mon goût, essentiels (même à petit niveau) à la structuration d’un esprit de logique et critique. Tâchons maintenant de creuser un peu la question.

Êtes-vous vraiment « nul » en math ?

1 – Nous ne sommes pas assez bien

Depuis toujours, les maths ont été associés à une certaine forme d’élitisme. La conséquence est simple : « si je ne suis pas bon en math, je ne suis bon à rien… ». Ce type de raisonnement est dangereux parce que les maths eux n’ont rien à voir la dedans. Si nous reprenons ce qui a été vu plus haut. Les mathématiques ne sont qu’un moyen d’accompagner l’étudiant à structurer sa logique et à organiser ses connaissances. Deux qualités indiscutables qui vous feront réussir dans n’importe quel domaine. D’autres types d’entrainement permette d’atteindre les mêmes objectifs. Les maths ne sont donc pas à remettre en cause. La véritable question que nous devrions nous poser est : « Lesquelles de ces talents me font défaut à l’heure actuelle ? ». Vous pourrez choisir parmi ces possibles réponses :

  • L’organisation
  • La pratique
  • La patience
  • La détermination
  • La logique
  • L’attention

Finalement, la compréhension des mathématiques pourrait être représentée comme l’équilibre de talents savamment liés les uns aux autres :

2 – Un enseignement à une vitesse

J’entends régulièrement de la bouche de mes étudiants ce leitmotiv : « le prof va trop vite, on comprend rien ». Si vous me lisez régulièrement, vous commencez à connaître mon point de vue sur la gestion du temps de cours par rapport au volume enseigné. Il me semble, en effet, que le volume horaire consacré aux mathématiques est largement suffisant pour faire en sorte de favoriser la réussite d’un plus grand nombre d’étudiants. Reste à organiser ces heures de manière plus intelligente en rendant l’apprentissage plus interactif ce que je m’efforce de faire lors de mes cours. Une organisation où l’on favoriserait la responsabilisation et la prise d’initiative (prendre le risque de faire des erreurs) de l’étudiant pourrait amener ces derniers à avancer à leur rythme (en proposant des exercices évolutifs facultatifs et un apprentissage plus indépendant) en ayant réellement l’impression d’évoluer. Voilà quelques exemples de cours que vous pouvez consulter gratuitement dés maintenant. (lien vers cours)

3 – Notre environnement nous ment

Ce n’est pas une surprise, mais si votre entourage proche dénigre les mathématiques constamment, les chances que vous puissiez devenir à l’aise avec ces derniers sont minces. Une solution simple, entourez-vous de ceux qui savent et de ceux qui apprécient les maths (des membres de votre famille, des camarades de classe, ou un prof particulier). De plus, il n’est pas rare d’entendre : « les mathématiques ne servent à rien dans la vraie vie ». Cette vision caricaturale (propagée récemment par notre ancien ministre de l’éducation : Luc Ferry) n’aidera pas les étudiants à persévérer dans cette matière. Or tout un pan de la nouvelle économie repose sur les mathématiques (big data). De plus, elle peut être démontée très facilement. Imaginons maintenant que vous répétiez cet « argument » à un mathématicien ou à n’importe quel ingénieur cette fois. Voilà un exemple de ce qu’ils pourraient vous répondre :

« Imagine que pour moi les mathématiques sont pour toi ce que ton smartphone est à ta grand-mère. A-t-elle conscience des possibilités que cet outil permet d’offrir ou le voit-elle comme un gadget sans intérêt juste bon à aspirer l’attention de ses petits enfants ? »

Vous l’aurez compris les mathématiques sont un outil permettant de résoudre des situations problématiques ou de répondre à des besoins comme le fait d’utiliser un pressoir pour obtenir un bon jus d’orange frais. Il nous serait toujours possible de l’obtenir d’une autre manière mais l’existence et la maîtrise de cet outil nous permet de répondre à notre besoin de manière rapide et efficace. Il en est de même avec les mathématiques. L’investissement dans ces derniers est souvent important mais la récompense en est d’autant plus grande.

4 – Vous vous mentez à vous-même

Quand je rencontre un nouvel étudiant qui à de mauvais résultats, je sais d’avance que le combat le plus difficile que nous devrons mener sera de se convaincre que le changement est possible (et bien heureusement il l’est). Un étudiant étant intiment convaincu qu’il ne peut pas réussir dans la matière dans laquelle il a des difficultés, sera également convaincu que la seule issue possible au prochain examen sera l’échec. Il n’entreprendra donc pas de mobiliser l’intégralité de ses ressources pour préparer l’examen et se confortera dans sa croyance avec une nouvelle mauvaise note.  Dans ces conditions, un changement est-il possible ? Evidemment non… Pourquoi ne pas laisser la porte ouverte à une future réussite, même une petite réussite. Notre succès est parsemé de ces petites victoires, certaines insignifiantes pour d’autres mais infiniment importantes pour nous. Quand un étudiant me présente un 9 après avoir passé des mois à ne pas dépasser 5. Deux types de réactions se présentent alors à lui.

  1. « Je n’ai pas encore eu la moyenne… Je suis nul, je le savais bien… »
  2. « Wow, j’ai presque doublé ma note, ok je suis boosté pour le prochain… »

La première réaction le replongera dans un état dont il connait l’issue, l’autre en revanche le propulsera dans un univers inconnu et riche de promesses.

Le choix est vôtre.

Si vous désirez donc changer votre situation, il est donc nécessaire de se convaincre que la situation peut être changée. Il vous reste alors à établir une stratégie et un objectif réalisable afin de vous donner à fond. Voilà un exemple de stratégie pour commencer à mieux réviser.

5 – Se sortir du cercle vicieux

Lorsque j’entame une nouvelle collaboration, je sais qu’un nombre de facteurs incroyable a pu conduire l’étudiant à la situation dans laquelle il se trouve. Comment les identifier ? Certains sont évidents, d’autres plus personnels. Et pourtant il est nécessaire d’être efficace tout de suite. L’important est donc de reprendre confiance en traitant un unique thème particulier sur un nombre d’heures adéquate et de cibler un objectif réaliste. Par la suite, faire évoluer cet objectif dans le temps. Le ressenti face à la difficulté sera, dans un premier temps, un facteur important à considérer, plus important que la note elle-même. Si vous vous sentez bloqué, je discuterais dans un prochain article des différentes situations dans lesquelles peuvent se trouver les étudiants et comment s’en sortir. Dans les grandes lignes, il est important de se concentrer sur une matière et d’en changer l’organisation et les méthodes de travail afin de constater les changements sur le court terme puis les appliquer dans les autres matières s’ils sont positifs. C’est le principe de base de la méthodologie scientifique. Apprenez à essentialiser votre cours sous forme de fiches par exemple. Développer un esprit de synthèse est un talent infiniment estimable. Si vous ne savez pas par où commencer n’hésitez pas à me contacter directement et nous élaborerons ensemble une stratégie d’approche personnalisée.

Conclusion

Nous avons tous nos raisons qui nous ont emmené là où nous sommes. En résulte donc le fait que nous ayons chacun une relation particulière avec les mathématiques. L’état de cette relation n’est jamais définitif, il évolue. Ma relation avec les mathématiques a été l’exemple type des montagnes russes. Impossible donc de savoir comment sera cette relation pour vous demain mais une chose est sûre, si vous désirez réellement changer quelque chose, sachez que les mathématiques ne vous veulent pas de mal, bien au contraire. Quels sont les blocages qui vous empêchent d’avancer en math ? Partagez-les dans les commentaires et je vous souhaite une fantastique semaine.